Synopsis
T.A. L’économie du désir porte sur l’idéal impossible du corps parfait, mais surtout sur l’illusion du corps malléable. Un corps plastique, modifiable aux coûts de privations alimentaires, visites obsessionnelles au gym, chirurgies esthétiques et ainsi de suite. Une pièce qui explore le contrôle de son corps et de son environnement à travers le discours de quatre personnages. Quatre femmes ayant un trouble alimentaire (T.A.) se voient raconter à leur psychologue leur rapport conflictuel au corps, à la beauté et à leur alimentation. Sont alors mis en scène les fragments de thérapie des personnages quidéconstruisent leur quotidien par le biais d’anecdotes – voyages, temps des fêtes, cabane à sucre, soupers et autres mensonges. Quatre histoires croisées, racontées avec une touche d’autodérision. Un drame comique où le spectateur accède à un système de pensée caractérisé par le contrôle de soi.
Extraits
« Quand j’suis chez du monde pis qu’il y a une balance dans la salle de bain, c’est clair, j’me pèse. Pis là ça peut être gênant, parce que, avec du linge, t’es plus lourde normalement. Faque admettons que je vois 150 livres sur la balance, au lieu de 149… Heille! 50! 50! Moi j’me déshabille » – Johanne.
« Tsé tu veux répondre quoi à ça, j’goûte à tes cupcakes, pis j’les recrache? C’tait la première fois que j’faisais ça, goûter pis recracher avant d’avaler. Pis même si j’trouve que ça pas d’allure, ben on dirait que j’trouve ça pratique pareille, tsé au lieu de manger pis d’aller vomir après. C’est con hen? » – Julie.
Un drame comique traitant d’un thème très actuel
Les T.A. représentent la maladie mentale avec le plus haut taux de mortalité. Au Québec, 30 000 personnes ont un T.A., dont 90% sont des femmes (ANEB). Si chacune ne souffre pas d’un T.A., nous vivons à tout le moins dans une société obsédée par la minceur, où autour de 70% des femmes ont récemment entrepris ou pensent entreprendre un régime.
Cependant, les régimes, en plus de conduire souvent à une prise de poids alors qu’une perte était rigoureusement souhaitée, peuvent créer un débalancement au niveau neuropsychologique. Il est démontré qu’un régime de trois semaines est suffisant pour affecter la sécrétion de sérotonine. Plus le système de pensée est restrictif, plus les comportements deviennent obsessionnels. Plus un système est rigide, moins il a de chances de tenir en place. Les succès sont moindres par rapport aux échecs chez les personnes qui présentent un désordre alimentaire. Planifier une privation, un jeûne, terminer dans la compulsion, voire l’orgie alimentaire; la pièce T.A. L’économie du désir révèle au public ce que l’auteure qualifie d’une mise à l’échec de ce système de rigidité, échec des stratégies des personnages et de toute personne pouvant s’y identifier.